mardi 14 avril 2015

Un retour payant sur Toowoomba... Début d'un nouveau boulot

Ms Bond a encore frappé.

Alors que je me prépare à rentrer sur Toowoomba après un week end détente,
je reçois un coup de fil m’annonçant qu'un job m'attend dès le lendemain, il faut pour cela que je passe une "induction" en ligne.

Il s'agit d'un espèce de "concours" d’entrée dans la boite, avec des vidéos et un questionnaire à chaque vidéo.

Il s'agit en fait d'un topo pour s'assurer que je comprenne bien les valeurs de l'entreprise, ce qu'elle attend de moi, quelles sont les consignes de sécurité à respecter.

Nous sommes le 6 Mai 2014:

Dans ma quête des jobs improbables en Australie, me voici donc affecté dans une entreprise de production de cacahouètes, noix de pécan, macadamias etc...

C'est parfait, l'entreprise est à 6km de chez moi, c'est bien payé (je suis à $21/h et $30/h pour les heures sup'), et cela compte pour mon second visa! Une aubaine pour renflouer mon compte en banque!

Aujourd'hui je travaille au "bagging".
Il s'agit en gros de remplir des sacs de 20kgs de macadamias, puis de faire des palettes avec ces sacs. Un boulot d'usine, à la chaine, fatiguant, mais on bosse en extérieur, il fait beau, et ça rapporte alors forcément je prends ça bien.

Premier constat, on parle de "smoko time" ou "tea time", c'est la pause de 20 minutes ( un peu comme notre pause syndicale) où les employés vont fumer leurs clopes (pour les rares personnes qui fument) et boire leurs cafés.

On est en Australie, influence Anglaise, ici 80% des personnes boivent leurs thé avec du lait et du sucre. Pour les 19% restant,  café+lait+sucre... je suis le seul à boire un café noir, sans sucre; ça c'est fait.


Après quelques jours au bagging, je passe sur un shift de nuit (qui dit de nuit, dit meilleure paie, $26/h et $45/h pour les heures sup !!!) cette fois-ci je suis affecté à la Cracking Room.
C'est un boulot très simple, où je suis payé à contrôler le bon fonctionnement du processus de craquage des noix de pécan et macadamias qui finiront ensuite dans des sachets vendus en grande surface.
De temps en temps je dois retirer les "déchets", tels que les morceaux de bois éventuels oubliés pendant le Picking (= pendant la récolte).

C'est forcement très bruyant, alors je suis admirablement bien équipé...haha



Cela dit, il y a un avantage, je peux chanter, personne ne m'entendra.
Il faut bien s'occuper les nuits sont parfois très longues!
Mais au final c'est plutôt cool car les soirs où l’activité est faible, nous prenons des pauses à rallonge (des fois quasiment 2h dans mon shift de nuit), être payé à rien faire, le pied.


 Nous sommes le 17 Mai 2014 :

Fait intéressant de la soirée, je discute avec un collègue de travail et j'apprends que ce dernier est d'origine de Papouasie-Nouvelle Guinée.

Jusque là, rien de bien extraordinaire, la Papouasie étant très proche de L'Australie. Seulement j'apprends au fur et à mesure de la conversation que ce dernier est le fils du chef d'une très grande tribu. J'ai le droit alors à quelques détails de sa vie, et de comment se passe la vie en général en Papouasie, ce que c'est de vivre en tant que fils d'un chef de tribu, discours très enrichissant.

Il était prédestiné à devenir le chef à son tour, quand viendra la mort de son père, mais il m'a raconté que c’était quelque chose qui ne l'intéressait pas et qu'il a préféré faire sa vie en Australie (à l’époque où il était encore facile pour les Papous de venir ici) car les conditions de vie là-bas sont très difficiles.

En revanche, et ça je peux le comprendre quelque part, son fils de 18ans, qui lui est né en Australie et n'a jamais vécu en Papouasie,  rêverait de prendre la succession de son grand-père.
Comme le dit son père, c'est avant tout un fantasme, le fait de s'imaginer devenir chef, adulé par tout une communauté, mais il ne se rend pas compte des conditions misérables dans lesquelles ils vivent, et ce qu'implique d’être chef de tribu (en cas de conflit etc...), car il a toujours vécu ici, avec le confort d'un pays riche.


Après quelques jours de travail dans cette entreprise, il n'y a malheureusement plus de poste à pourvoir pour moi, l’activité étant au minimum en cette période, il va donc falloir rechercher un nouvel emploi...

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